S’affirmer

S’affirmer aux yeux du monde n’est pas chose facile. Cela signe la capacité de croire suffisamment en soi pour exprimer ses opinions, sa personnalité et ses émotions de manière authentique et respectueuse. Beaucoup de personnes, athlètes ou non, évoquent cette compétence comme un objectif qui leur permettrait d’évoluer avec confiance et satisfaction que ce soit personnellement ou avec les autres. Je vous propose aujourd’hui de nous arrêter quelques instants sur cette notion, afin d’en percevoir plus nettement les contours, les fondements et les implications.

Tout d’abord, l’affirmation possède un étroit lien avec autrui. Il s’agit d’être capable d’aller au devant des autres de manière authentique, pour exprimer ce que l’on pense et ressent, tout en prenant en compte et respectant ce que notre interlocuteur pense et ressent lui aussi. Une personne affirmée sait donc se faire respecter sans imposer ou manipuler. Elle exerce ses droits sans empiéter sur ceux des autres. Par ailleurs, elle se connaît bien et dispose d’un point de vue clair et réfléchi. Elle sait argumenter autour de lui et le défendre. Enfin, elle exprime ses besoins et ses désirs : elle sait poser des limites aux autres.

Même si certaines personnes vont être aidées par des dispositions naturelles dans cette entreprise, les auteurs s’accordent à dire que la capacité à s’affirmer peut faire l’objet d’un apprentissage. Elle repose sur les compétences suivantes :

  • La connaissance de soi et l’authenticité
  • L’estime de soi
  • L’intelligence émotionnelle et l’empathie
  • Les capacités de communication et d’écoute
  • La tolérance et le respect de l’autre

La connaissance de soi et l’authenticité :

La connaissance de soi repose sur une appréhension fine et aussi objective que possible de ses traits de caractère, de son fonctionnement, de ses intérêts et de ses valeurs. L’affirmation n’existe qu’à travers l’authenticité et la cohérence. Mais avant d’accéder à cet alignement, il est fondamental de partir à la découverte de soi. A noter que les valeurs constituent l’un des fondements de la capacité à s’affirmer car elles ont une influence sur l’orientation des actions des individus auprès des autres. Elles constituent la base de l’éthique personnelle. La connaissance de soi se traduit pour finir par une analyse de nos peurs, croyances, blocages… afin d’éviter qu’ils biaisent notre jugement.

L’estime de soi :

L’estime de soi est la perception plus ou moins bonne que l’on a de nous-mêmes au regard de la valeur que l’on s’accorde, du respect que l’on a pour soi et de l’appréciation de nos capacités. Elle est indissociable de la notion d’affirmation car il est nécessaire de se reconnaître une certaine valeur pour oser affirmer aux yeux du monde qui l’on est et ce que l’on pense mais aussi résister aux pressions pour ne pas se laisser influencer ou manipuler. Un point central et délicat est la capacité à dire « non ». Exprimer un refus ou une limite entretient de manière vertueuse son estime de soi-même et évite de se retrouver contraint et forcé à faire une chose qui n’aurait pas de sens pour nous. L’estime de soi va donc nous motiver à nous affirmer pour nous protéger, pour défendre une opinion ou simplement pour apporter sa pierre à l’édifice.  

L’intelligence émotionnelle et l’empathie :

L’intelligence émotionnelle est la capacité d’un individu à percevoir, maîtriser et réguler ses émotions ainsi que celles des autres. Sans cette compétence, la personne pourra manquer de contrôle au moment de s’affirmer, ne pas se représenter les répercussions émotionnelles de la situation chez l’autre ou encore se laisser distraire par les émotions qui l’entoure. L’intelligence émotionnelle est l’une des garanties du fragile équilibre entre soi et l’autre dans la volonté de s’affirmer. En effet, en reconnaissant par empathie les sentiments d’autrui, on pourra s’engager dans un échange compatissant, dénué de jugement et respectueux. Mais il est essentiel ne pas oublier les nôtres pour autant. Si des émotions se font sentir, elles contiennent certainement un message à prendre en compte.

Les capacités de communication et d’écoute :

Lorsque nous nous affirmons, notre langage doit être précis, simple et en cohérence avec notre vision des choses. La communication non-verbale a également son importance : le ton de la voix, l’expression du visage, le regard, la posture favorisent l’affirmation de soi. On privilégiera le « je » qui permettra d’évoquer sa position sans attaquer celle de l’autre. Une personne affirmée ne domine pas les autres. Elle se démarque sans agressivité, avec les arguments adéquats. Il est également important de décrire la situation de manière objective en s’appuyant sur des faits. L’objectif est d’offrir un espace sécuritaire « gagnant-gagnant » pour échanger favorisant l’écoute et la formation d’un compromis qui convienne aux diverses parties.

La tolérance et le respect de l’autre :

Savoir s’affirmer sans prendre le pouvoir passe forcément par une tolérance et une ouverture à l’autre. Il est essentiel de le considérer comme ayant son parcours, son système de valeurs personnel, sa culture, un fonctionnement propre qui diffèrent inévitablement du nôtre. La différence entre la volonté de convaincre et la manipulation est parfois ténue. La charge émotionnelle de l’échange peut parfois nous amener à attaquer, déprécier… Considérer son interlocuteur comme un égal ayant des droits nous protège en partie de ces écueils.

A noter que s’affirmer c’est aussi accepter d’affronter certaines de nos peurs et croyances telles que la peur de blesser, d’aller au conflit, de ne pas assumer sa prise de position dans la durée, de se faire remarquer ou juger négativement, de ne pas plaire… S’affirmer n’est assurément pas un acte facile !

Pourtant, il a son importance à différents niveaux. C’est un vecteur d’estime  et de connaissance de soi. En l’expérimentant, nous pourrons en apprendre davantage sur nous et améliorer nos compétences relationnelles. Nous aurons la possibilité de ressentir la sensation d’agir en cohérence avec nos convictions personnelles donc de nous respecter intimement, ce qui à son tour renforcera l’estime que nous nous portons. S’affirmer c’est aussi se protéger, poser des limites à l’autre et se mettre à l’abri de l’insatisfaction et de la frustration liées à la passivité. Ne plus subir, ne pas se compromettre, gagner en liberté, c’est se respecter et s’aimer. L’acte d’affirmation pose les jalons d’une relation saine et respectueuse avec soi mais aussi avec l’autre. Par effet miroir, on obtiendra certainement son respect et sa confiance. Comme beaucoup de compétences, plus on l’expérimente, plus son expression devient naturelle et efficace.

En conclusion, s’affirmer est une tâche complexe car subtile et délicate. Il est bien sûr important de choisir ses « batailles » et d’évoluer dans cette voie de manière progressive si on le souhaite. Elle nécessite équilibre, flexibilité, empathie ainsi qu’une fine connaissance de soi. Elle comporte de nombreux avantages et semble engager la personne qui l’expérimente dans une dynamique bénéfique faite de liberté et de respect de l’autre, favorisant l’estime de soi et l’harmonie interne. Elle est donc essentielle pour s’accomplir, se respecter et bien vivre avec les autres.

Publié par anaiscote

Passionnée de psychologie et de préparation mentale, je suis installée en cabinet libéral depuis 2013. Je souhaite partager mon grand intérêt pour ces domaines et faire connaître mon activité en proposant des articles courts et accessibles à tous. COTE Anaïs 3 rue des Lancharres 71100 CHALON-SUR-SAONE 1 Boulevard Paul Bert 01000 BOURG-EN-BRESSE 07-81-62-05-05

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